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Page:Niox - La guerre de 1870, simple récit.djvu/69

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Capitulation de Metz (28 octobre). — Enfin, la dernière heure sonna et, le 28 octobre, la capitulation fut signée.

Le maréchal, craignant une mutinerie, mentit à son armée. Il fit déposer les armes dans les forts en disant qu’elles seraient rendues à la paix, qui était prochaine. Il fit porter les drapeaux à l’arsenal sous prétexte de les faire détruire.

Les armes et les drapeaux furent livrés à l’ennemi.

Quelques régiments refusèrent d’obéir ; ils brûlèrent leurs drapeaux ou les déchirèrent, s’en partageant les morceaux comme des reliques.

Mais l’abattement était si général que personne ne se rendait bien compte de la honte d’une pareille capitulation. Par suite de l’habitude d’obéir sans discuter, l’armée resta disciplinée et se résigna, supposant que son sacrifice était commandé par les intérêts mêmes de la Patrie, dont son chef devait avoir le souci.


Le 29 octobre, eut lieu la reddition.

Sur les différentes avenues qui conduisent à Metz, les troupes allemandes étaient rangées en bataille ; les troupes françaises, sans armes, furent amenées par leurs officiers, bien en ordre et très dignement. Les officiers rentrèrent ensuite à Metz. Au moment de la séparation, il y eut de déchirantes scènes de désespoir. Le temps était sombre ; la pluie tombait par rafales ; une poignante tristesse remplissait tous les cœurs. Les vainqueurs, eux-mêmes, s’en montrèrent impressionnés, et leur attitude grave et silencieuse fut un dernier hommage rendu à ces troupes vaillantes vaincues par la faim.


La capitulation livra à l’ennemi 173 000 hommes, dont 20 000 malades ou blessés, plus de 600 canons de campagne et 800 pièces de place.

7 000 hommes étaient morts dans les ambulances de Metz.

Pendant le blocus, les Allemands avaient perdu environ 6 000 hommes, dont 2 000 morts.