Page:Nizan - L.–F. Céline Voyage au bout de la nuit, paru dans L’Humanité, 09 décembre 1932.djvu/5

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Lazarille de Tormes dont il rappelle parfois la bassesse et l’accent. Un médecin, assez ignoble lui-même, raconte ses explorations dans les divers mondes de la misère ; il y a là des tableaux de la guerre, des colonies africaines, de l’Amérique, des banlieues pauvres de Paris, des maladies et de la mort dont on ne peut oublier les traits. Une révolte haineuse, une colère, une dénonciation qui abattent les fantômes les plus illustres : les officiers, les savants, les blancs des colonies, les petits-bourgeois, les caricatures de l’amour. Il n’y a rien au monde que la bassesse, la pourriture, la marche vers la mort, avec quelques pauvres divertissements : les fêtes populaires, les bordels, l’onanisme. Céline ne voit dans ce