Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/21

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

duits se sont accumulés, que tout le reste du monde en pourrait vivre un siècle.

Stanley, dans un précédent voyage, l’avait indiqué déjà. Mais qu’avait-il vu alors, au prix de ce qu’il a pu découvrir en son dernier voyage ? À ses récits, à ses tableaux, n’allons-nous pas voir s’éveiller la convoitise de tous les peuples ? S’ils pouvaient, au lieu de cent occasions de guerre, y trouver une occasion d’entente !

Mais quelles nouvelles révolutions économiques, agricoles, industrielles, pourront s’ensuivre ? L’invasion des céréales d’Amérique et d’Asie a déjà bouleversé l’agriculture, et par suite, les lois de la propriété en Europe. Que produira cette invasion inouïe des métaux, de bois, fruits, bestiaux, graisses, substances alimentaires inconnues, imprévues, excellentes, qui demain arriveront à pleins navires dans nos ports !

Petits seigneurs terriens, vous pourrez alors demander des lois de protection ; vous n’en aurez jamais assez !

Vous avez tremblé aux projets enfantins de nos révolutionnaires indigènes, mais elle viendra, la grande Révolution, du centre de l’Afrique. Elle vous viendra de l’Australie, de l’Asie, de partout. Le monde s’ouvre au monde et s’envahit lui-même, se répandant de tous les pays dans tous les pays.