Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/68

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des sources de la Clairette, vue de la route, offrait un petit coin enchanteur.

J’en dessinai les plates-bandes sur le terrain même. Ni murs, ni haies. Rien que prairies, coteaux verdoyants, et puis la belle futaie de Cordelleville (abattue depuis) qui, la nuit, nous envoyait ses concerts.

L’originalité du lieu était en ses eaux vives et gaies et de si pure transparence ! Que de fois je croquai le cresson au bord de leurs rives, en fredonnant à mi-voix, sur airs improvisés, la strophe délicieuse de Pétrarque :

Chiare, fresche e dolce acque !

Après le Tot, revenu à Rouen, je retrouvai le jardinet de la rue du Pérou, de même grandeur à peu près que mon premier jardin de la rue Saint-Hilaire. Enfin, au Boisguillaume, section du Brillant point de vue, au milieu d’un jardin beaucoup plus spacieux, je me retrouvai en plein air, avec un horizon lointain et superbe comme je n’en avais jamais eu, et dont j’ai tâché de donner quelque idée dans Rouen, promenades et causeries.

Voici du reste l’ordre, la date et la durée des résidences où s’est écoulée ma vie, résidences qui toutes eurent leur jardin, excepté la résidence actuelle.