Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/71

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Cette émotion, depuis je l’ai retrouvée chez bien d’autres, notamment l’an passé chez Albert Lambert. M. Renan, qui n’a connu que par son fils Ary la vieille maison, en a parlé comme d’un Éden dans une lettre à Dumesnil. Élisée Reclus a dit : « Ce doux Vascœuil. »[1]

Je ne sais pourquoi, vendredi, pendant que la voiture nous cahotait, à la descente de la côte, en vue de l’amical domaine, il ne me revenait au souvenir que tombes, tombeaux, inscriptions funéraires. Le culte des tombeaux ! — pourrait-on en faire l’aveu à d’autres qu’à soi-même ? — le culte des tombeaux m’apparaissait comme une impiété. Je me demandais avec plus de force que jamais ce que je me suis toujours demandé, d’où pouvait provenir ce désir de nous enfermer dans la mort, de nous entraver et ligaturer jusque dans la décomposition, après avoir déjà tout fait pour nous ligaturer vivants.

  1. « Mon fils Ary vient de nous arriver à minuit, ravi, dispos, enchanté de son voyage, et notamment de son séjour à Vascœuil, qu’il déclare un paradis terrestre.
    » E. Renan, 18 juillet 1877. »

    « Ce bon et doux Vascœuil, tant aimé de ceux qui l’ont connu.

    » Élisée Reclus, 27 décembre 1877. »