Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/94

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passèrent inaperçues pour moi, plongé que j’étais dans cette œuvre immense. Je retrouvai, page 10 du premier Mémoire, le mot si vrai, mais que si peu d’oreilles ont su entendre :

« Il ne se trouve nulle part autant de merveilleux, et de merveilleux vrai, que dans l’histoire des insectes. »

Je fermai le livre, songeant aux transformations, au renouvellement que ces belles et fécondes études du xviiie siècle auraient pu produire dans la nature et les arts au xixe siècle. L’Allemagne en éprouve par Gœthe un premier tressaillement. Mais, en France, le siècle avait eu, dès le début, son arrêt de développement par l’Empire, par la Restauration.

Bien entendu que personne ne put comprendre, en 1830, l’importance attribuée par Gœthe au débat scientifique survenu entre Étienne Geoffroy-Saint-Hilaire et Cuvier.

L’applaudissement, fut, en France, pour Cuvier. Ce dut être une des grandes déceptions de la vieillesse de Gœthe, plus français que la France à ce moment-là.

Il semble que, de cette révolution scientifique commencée au xviiie siècle, devait naître une littérature, une philosophie et même une politique qui eussent été la splendeur du monde.