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NOA NOA

      Car l’homme à l’arbre qu’il torture
      Doit la paix, la force et la joie.
      C’est moi le mât et la toiture !
      C’est moi dans l’âtre qui flamboie !

      J’attire sur moi la tempête
      Et, Muse tour à tour et Mire,
      J’inspire les chants du poëte
      Et fait guérit que je respire.

      Le vent dans ma tête sonore
      A rendu d’illustres oracles,
      Et le crépuscule et l’aurore
      Y font encore leurs miracles.

      Sonne l’heure, soit ! je succombe.
      Mais je veux une fin sublime :
      Les Dieux m’ont destine pour tombe,
      Creuse par la foudre, un abîme !

La Hache se levant et retombant toujours
Répondait gravement à coups égaux et lourds :