Empoisonnent l’air que tu respiras.
La haine et la peur ont crispé tes bras.
La haine et la peur suintent dans tes plaies.
Tu blesses le jour et tu nous effraies
Comme une menace et comme un affront
Dont nous portons tous le stigmate au front.
Périsse la Mort et vive la Vie !
Tu tins trop longtemps la plaine asservie
À l’autorité d’un passé nié
Par ton propre spectre, Arbre humilié.
On tremble à ton ombre, à ton ombre on n’ose
Pas vivre, l’homme est devenu morose,
L’amante mendie en vain des baisers
Et les frères ont été divisés.
Et plusieurs ont clos leur maison, se crainte
Que ton ombre entrât par ta porte sainte
Et soufflât la mort sur les purs flambeau :
Que l’amour allume entre les berceaux.
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