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NOA NOA

— Il iy en a beaucoup à Faoné, et des jolies. Tu en veux une ?

— Oui.

— Eh bien ! si elle te plaît, je vais t’en donner une. C’est ma fille.

— Est-elle jeune Q

— Oui.

— Est-elle jolie !

— Oui.

— Est-elle bien portante ?

— Oui.

— C’est bien, va me la chercher.

La femme sortit.

Un quart d’heure après, et tandis qu’on apportait le repas — maïoré, bananes sauvages et crevettes — elle rentra, suivie d’une jeune fille qui tenait un petit paquet à la main.

À travers la robe, en mousseline rose très transparente, on voyait la peau dorée des épaules et des bras. Deux boutons se dressaient, drus, à la poitrine. C’était une grande enfant, élancée, vigoureuse, d’admirables proportions. Mais je ne reconnus pas sur son beau visage le type que, jusqu’alors, j’avais vu partout régner dans l’Île. Sa chevelure aussi était exceptionnelle, poussée comme la brousse et légèrement cré-