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Page:Noa noa - 1901.djvu/190

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NOA NOA

Aussitôt Oro, replaçant l’arc-en ciel comme la première fois, redescendit à Vaïtapé.

Vaïraümati avait préparé pour le recevoir une table chargée des plus beaux fruits et un lit fait des étoffes les plus rares et des nattes les plus fines.

Et sous les tamaris et les pandanus, dans les bois et au bord de la mer, gracieux et forts tous les deux, tous les deux divins, ils s’aimaient. Chaque matin, le Dieu remontait au sommet du Païa ; chaque soir, il en redescendait pour aller dormir avec Vaïraümati.

Nulle autre fille des hommes ne devait, désormais, le voir sous les apparences mortelles.

Et toujours, entre le Païa et Vaïtapé, l’arc-en-ciel abaissé lui servait de passage.

Or, bien des lunes avaient lui et s’étaient éteintes depuis que, dans les Sept Cieux désolés, on ignorait la retraite d’Oro. Deux autres fils de Taaroa, Orotéfa et Oürétéfa, prenant à leur tour la forme humaine, partirent à la recherche de leur frère. Longtemps ils errèrent sans le trouver à travers les Îles. Enfin, abordant à Bora-Bora, ils aperçurent le jeune Dieu, assis avec Vaïraümati, à l’ombre du manguier sacré.

Ils furent émerveillés de la beauté de la jeune femme et voulurent lui témoigner leur admiration en lui offrant quelques Présents. Orotéfa se métamorphose donc en truie et, Oürétéfa,