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X

Le conteur parle

Depuis une quinzaine de jours, les mouches, rares auparavant, abondaient et devenaient insupportables.

Et tous les Maories de se réjouir : les bonites et les thons allaient monter des bas-fonds. Les mouches annonçaient la saison de la pêche, la saison du travail. Mais n’oublions pas qu’à Tahiti le travail est un plaisir.

Chacun vérifiait la solidité de ses lignes, de ses hameçons. Femmes et enfants, avec une activité insolite, s’employaient à trainer des filets, ou plutôt de longues barrières en feuilles de cocotier, sur les bords du rivage, sur les coraux qui garnissent le fond de la mer, entre la terre et les récifs. On parvient à prendre ainsi certains petits poissons dont les thons sont friands.