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Page:Noailles - Derniers vers, 1933.djvu/46

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— Candeur du monde végétal
Sur qui se meut l’éther agile,
Vous qui comblez mon souffle égal
D’un plaisir restreint et tranquille,

Mon être est oublieux et clos,
J’accepte ce charme économe ;
Je n’ai plus, dans ce bref repos,
L’orgueil qui fait l’honneur de l’homme !

Je ne reconnais pas mon cœur,
Ma violence, ma sagesse,
Cette force d’insigne acteur
Que tout concerne, que tout presse,

Je respire nonchalamment,
Lasse du sort qui me défie,
Et méprisant la vaine vie
Jusqu’en mon plus noble tourment !