Aller au contenu

Page:Noailles - Derniers vers, 1933.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Du Saint-Esprit, ramier céleste,
Et dont le mystique baiser
S’était divinement posé
Sur la Vierge sainte et modeste.

Que de froidure ! que de vent !
Et le tremblement de la porte !…
Puis, soudain, un roi blanc apporte
Son cadeau d’or. Le roi suivant

Est blanc encore, — mais le troisième
Est un roi noir. J’avais si peur
Qu’il eût honte de sa couleur !
Mais je voyais l’enfant suprême

Accueillir le bon nègre aussi
De son sourire qui protège !
— À présent, je songe au souci
Que m’eût causé, parmi la neige

Qui brillait en mon cœur, le net
Azur baignant les molles palmes,
(Et nul sapin !) pendant le calme
Et chaud Noël de Nazareth !