Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/104

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Mais tes jours sont bien mieux remplis
Maintenant, ta vie est heureuse
Des larmes chaudes et nombreuses
Coulent entre tes doigts pâlis.

Assise au bord de ta fenêtre,
Dès que la belle aurore a lui
Tu regardes venir celui
Qu’Éros cruel t’a fait connaître.

Afin d’attendrir le destin,
Peureuse et superstitieuse,
Tu forces ton âme amoureuse
À croire l’espoir incertain.

Et lorsqu’il te devient visible
Ton ami, entre les passants,
Tu sembles porter dans ton sang
L’agonie, aux humains terrible.