Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/123

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Mais quel vertige amer et quel trouble profond !
Le livide plaisir s’emplit d’ombre et d’angoisse ;
Musique, qui nous tient, nous lie et nous terrasse,
Que tes jeux sont aigus et quel mal ils nous font.

Ton cœur contre nos cœurs sonne comme des armes,
Ô haineuses amours, ô batailles d’argent,
Comme la force, en nous, est un mal exigeant,
Et comme sa détresse a d’impossibles larmes.

Ah l’extase, ce feu qui ne peut pas sortir,
Cette maison qui brûle et dévore sa flamme…
Alors éclate et crie et tombe au fond de l’âme
Tout l’écartèlement de l’humain ressentir.