Page:Noailles - L’Ombre des jours, 1902.djvu/150

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J’entendais, sans rien voir sur la route suivie,
Tes pas trembler en moi et marcher sur ma vie.

Nous revenions ainsi au jardin bruissant,
L’humidité coulait, j’écoutais en passant

— Ah ! comme ce bruit-là persiste en ma mémoire —
Dans l’air mouvant et chaud, grincer la balançoire.

Et je rentrais alors, ivre du temps d’été,
Lasse de tout cela, morte d’avoir été

Moi, le garçon hardi et vif, et toi, la femme,
Et de t’avoir porté tout le jour sur mon âme…