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TU VAS, TOI QUE JE VOIS


Tu vas, toi que je vois, mon ombre, ô mon moi-même,
Cherchant quelque épuisant et merveilleux bonheur,
Mais l’espoir tremble, l’air est las, la vie a peur,
Tu vas, ayant toujours plus aimé qu’on ne t’aime.

Plus aimé, ou du moins plus âprement aimé,
D’une plus imminente et guerrière détresse,
Alors lasse de voir comme tout cède et cesse,
Tu recroises tes bras sur ton cœur refermé.