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Page:Noailles - L’honneur de souffrir, 1927.djvu/146

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L’HONNEUR DE SOUFFRIR

XCV


Un subit désarroi court à travers mon sang,
J’ai cessé de penser, mon malheur m’abandonne.
Le secret de ma vie est de moi-même absent.
Une étrangère en moi me déçoit et m’étonne.
Je regarde d’un œil moins farouche l’été.
L’azur ne me hait point ! Absents ! vous seuls que j’aime,
Votre mort prolongée a l’aspect d’un blasphème,
Tout vif discernement est de mon cœur ôté,
Jamais je ne comprends votre départ suprême,

Et je meurs de cela, qui n’est plus cela même…