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Page:Noailles - L’honneur de souffrir, 1927.djvu/158

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L’HONNEUR DE SOUFFRIR

— Quoi ! l’âme sans répit, le corps ressuscité ?
Revoir le ciel changeant, retrouver la cité ?
Jouer sur le risible ou tragique théâtre
Du sort, lutteur sournois autant qu’opiniâtre ?
Sentir se mélanger, pour de lascifs débats,
La fierté du désir et les esprits d’en bas ?
Ne jamais oublier la cime inaccessible !
— Pour qu’ils craignent ainsi la bonté de la mort,
L’arrivage assoupi, la fixité du port,
Le désirable don d’être enfin insensible,
Douleur, suis-je donc seule à vous servir de cible ?