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Page:Noailles - L’honneur de souffrir, 1927.djvu/47

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L’HONNEUR DE SOUFFRIR

C’est par vous, esprits pétulants,
Que la terre fut ma compagne ;
Les camélias de l’Espagne,
La cour d’un palais de Milan,

Le goût hardi des aventures,
L’amour, le séduisant danger,
Le divin spectacle étranger
Des nuits aux stellaires sutures,

Tout ce qui surprend et conduit
Le cœur vers les zones sublimes,
Je le contemplais dans l’abîme
D’un regard qui songe ou déduit !

— Ô compréhension humaine,
Astres tombés au fond des cœurs,
Courage actif qui se surmène
Comme une nef aux cent rameurs ;

Beaux fronts que je voyais dans l’ombre
Lutter contre les jours blessants ;
Raison qui combinait les nombres,
Tendresse qu’animait le sang,