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Page:Noailles - L’honneur de souffrir, 1927.djvu/91

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L’HONNEUR DE SOUFFRIR


LVIII


— Passant, je te sais gré de l’extrême torture
Que m’infligeait par toi la subtile nature
Qui souhaitait en vain qu’un autre être fût né
Du rêve de sa noble et fière créature.

À présent que mes yeux demeurent étonnés
D’avoir par toi connu la plus vive blessure,
Je ne te reprends pas ce que je t’ai donné :
Ni le chancellement de l’âme la plus sûre,
Ni ces puissants aveux, ni ce désir qui fut