homme, elle s’aperçut que madame d’Aumont, qui était placée à côté de lui, était jolie.
Elle s’en apercevait graduellement à la déception qu’elle éprouvait de ne point lui trouver de ces légers défauts où la jalousie se rassure, et dont on parle ensuite avec aisance et satisfaction, sans que l’invraisemblance de la critique puisse être soupçonnée d’envie.
Sabine eût donné un peu de son existence pour que cette femme devint laide, tout de suite, et elle s’épouvantait de la voir sourire avec sa bouche de rosée tiède et ses dents de cœur d’amande, à l’ombre de ses cheveux de bourre blonde, abondants et rêches, enroulés et tordus comme les longs fils du maïs.
La soirée se passait en causeries mêlées dans le salon lumineux et plein de fleurs. Il y avait, chez eux tous, ce détachement, cette mollesse, que donnent l’été et les prochains départs.
Jérôme Hérelle se mit au piano et chanta. Le musicien Marsan, assis auprès de lui, écoutait d’un air compétent et spécialiste qui semblait arrêter la musique au passage, la prendre pour lui seul et la peser.
Pierre Valence, attentif, avait son visage de