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Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/136

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faisant expliquer depuis quand Jérôme l’aimait, et s’il avait souvent parlé d’elle, et comment il en avait parlé.

Sabine répondait de manière à persuader la jeune fille, qui chaque fois s’émouvait un peu davantage.

Une grande tendresse allait de l’une à l’autre.

— Laisse-moi tout ce mois-ci pour réfléchir, murmura Marie.

Il faisait sombre dans la pièce. Le ciel, après le soleil couché, avait la couleur du petit jour ; on devinait le froid des fleurs au bruit léger du vent qui remuait les rideaux.

Marie se leva et s’assit sur les genoux de Sabine ; elle pesait sur celle-ci qui était la plus délicate.

Tombée dans la rêverie d’un passé que l’idée du mariage venait d’atteindre et de reculer, la jeune fille demanda :

— Un jour, si je suis mariée, est-ce que ce sera la même chose entre toi et moi ? est-ce que je te verrai autant ?

— Tu penses bien, répondit la jeune femme, toi et moi c’est pour toujours, ma chérie…

Leurs deux robes étaient mêlées. Sabine tenait