Aller au contenu

Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/256

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Et puis tes venues, et puis, je ne sais pas, mon amie ; d’ailleurs qu’est-ce que cela, et que toutes les plaintes et que toutes les larmes du monde, quand tu es là ?

— Alors, voilà ce que j’ai apporté dans votre vie, soupirait Sabine.

Et tout autour d’elle changeait. Elle voyait les trames sèches de la tapisserie du fauteuil. La vie se désenchantait…

Mais Philippe, ardent et sombre, la pressait contre lui. D’adorables oublis, des rires d’enfants, une douceur consolée éclairaient le visage de cet homme, et Sabine ne résistait pas à ce regard. Seulement, son cœur la suivait plus lourdement maintenant dans son abandon aux caresses de son ami. Menacée, âpre et volontaire, elle se précipitait en Philippe, et elle restait attachée à lui comme les mortes, qui n’ouvrent plus les doigts…


Ainsi que madame de Fontenay le craignait, Philippe souffrait plus qu’il ne voulait le lui avouer. L’éducation sentimentale que lui avait donnée sa famille protestante, dont les mœurs étroites et douces survivaient à la religion,