Page:Noailles - La Nouvelle Espérance, 1903.djvu/74

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Jérôme, elle ne fut pas contrariée que Marie s’en aperçût et s’en ouvrit à elle, lui disant, comme un secret qu’elle pensait que Sabine ignorait encore :

— Je suis sûre qu’il est en train de devenir amoureux de toi, remarque-le.

— Tu crois ? quelle folie ! répondit Sabine.

Et, quoiqu’elle eût l’air de s’en défendre, elle éprouvait du plaisir à la curiosité de Marie, elle aimait ce qui aggravait le sentiment dont son cœur s’emplissait. Elle fut fâchée que Marie ensuite n’y fît plus attention et n’en reparlât plus.

Ne songeant à rien, elle ne songeait pas à rentrer à Paris, quand Henri vint lui dire un matin qu’il y était rappelé et qu’elle et lui quitteraient les Bruyères le lendemain.

L’idée de ce départ les attrista tous. Il fut entendu que Marie et sa mère reviendraient à Paris peu de temps après, et qu’elles gardaient Jérôme quelques jours encore.

Mais la gaieté était tombée, on négligeait les moments qui restaient.

— Que faisons-nous pour notre dernière soirée ? disait Henri qui errait, le jour de son départ,