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LA DOMINATION

lui s’évanouissaient à la minute du repas quand l’hôtesse, redevenue grave et soigneuse, assignait à chacun sa place à table, et qu’Antoine Arnault, sans titre ni noblesse, se trouvait passer après quelque vicomte, dont la physionomie neutre et légère lui devenait soudain odieuse et provoquante comme le canon royal du Louvre.

Mais il jugeait ces jeunes femmes, et, s’il leur trouvait de la délicatesse et de l’aisance, il les voyait aussi trop frêles d’âme, petit bouquet qui va se faner vite dans les plus piètres cérémonies.

Pourtant, par une curieuse contradiction, il se sentait plus d’intérêt pour celle précisément dont l’entourage lui causait davantage d’irritation. Française, mariée à un gentilhomme italien, cette jeune femme, âgée de vingt-neuf ans, passait quelques mois en France et habitait l’Italie.

Elle portait visiblement le double orgueil