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LA DOMINATION

La comtesse Albi et ses amies s’approchaient alors avec gentillesse d’Antoine Arnault. Elles semblaient ignorer sa carrière politique, dont elles le supposaient d’ailleurs confus, mais quelques-unes d’entre elles avaient lu ses livres et pensaient les aimer.

Elles les aimaient avec une aimable sottise.

La comtesse Albi, plus douce que ses invitées, sérieuse et sage, expliquait timidement la tendresse que lui inspirait la littérature de son pays, les romans français, les descriptions de sa Touraine natale.

Et Antoine Arnault regardait avec une droite audace cette Française qu’on lui avait prise pour la mettre en Italie, chez le dur seigneur ; Française éloignée de lui, il est vrai puisqu’elle avait été une petite fille aristocrate qui n’aurait point joué avec lui. Mais elle lui semblait, malgré son ignorance, son