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LA DOMINATION

timbre d’Italie ; c’était un mot d’Émilie Tournay où cette injurieuse personne offensée s’écriait : « Si je vous eusse aimé comme j’ai aimé d’autres hommes, votre conduite m’eût peut-être contrariée ; mais je n’eus pour vous que de l’indifférence et du mépris… »

Et Antoine s’amusa d’évoquer cette Émilie telle qu’il l’avait connue.

« Émilie, songeait-il en riant, vous ne pensiez point tant de mal de moi, quand, renversée au jardin Eaden, vous respiriez sur mon cœur, passionnément, comme si le vêtement et le col de votre amant eussent été empreints d’un parfum rapide et délicieux dont vous vouliez tout avoir. »

Quelquefois Antoine Arnault pensait :

« Quel sera maintenant le mystérieux avenir ? ou plutôt que serai-je ? Je ne puis me prévoir, mystérieux moi-même. »

Il fit plus âprement de la politique. Il