Page:Noailles - La domination, 1905.pdf/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
LA DOMINATION

eût sa nécessité, pour que les plus hautes montagnes songeassent : « Que faisions-nous ? mais un instant nous nous sommes mirées dans son cœur… »

Martin Lenôtre, attentif, exigea pour elle du repos.

Alors ils quittèrent Paris, ils s’établirent, Antoine, Madeleine, Élisabeth, les petites filles, dans une maison silencieuse, pressée de roses, sur les beaux coteaux de la Seine.

Tout de suite, dans cette solitude, et ainsi qu’Antoine le désirait, l’âme de son amie se replia, vint s’appuyer contre lui.

Ce fut une vie champêtre.

À l’aube une voix d’oiseau s’élevait, et puis une autre, une autre, dans le pin léger, et bientôt cela faisait, au travers des persiennes baissées, tout un bouquet de chants d’oiseaux, un bouquet rond, un bouquet large, bouquet criant et vivant, inégal, haut et bas, tournoyant et vif dans l’aurore…