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bittô


Amoureuse du jour vivant et de clarté,
Vous avez cru pouvoir apaiser sur sa bouche,
Diseuse de mensonge et de frivolités,
Votre désir de l’air, des fleurs, de l’eau farouche ;

Sentant que votre cœur, si lourd et si dolent,
Pesait à votre sein comme un nid aux ramures,
Vous avez cru qu’aux mains du berger violent
Il pourrait s’effeuiller comme une rose mûre…

Ah ! Bittô, quelle ardeur et quelle volupté
Auraient donc pu guérir votre malaise insigne ?
— L’amant que vous vouliez, c’était le tendre Été
Saturé d’aromate et de l’odeur des vignes !