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LA JOURNÉE HEUREUSE


Voici que je défaille et tremble de vous voir,
Bel été qui venez jouer et vous asseoir
Dans le jardin feuillu, sous l’arbre et la tonnelle,
— Comme votre douceur sur mon âme ruisselle…
Je retrouve le pré, l’étang, les noyers ronds,
Les rosiers vifs avec leurs vols de moucherons,
Le sapin dont l’écorce est résineuse et chaude ;
Tout le miel de l’été aromatise et rôde
Dans le vent qui se pend aux fleurs comme un essaim
— On voit déjà gonfler et mûrir le raisin ;