Les feuilles qui jouaient dans les arbres ont froid :
Vois-les se replier et trembler, l’ombre croît,
Ces fleurs ont un parfum aigu comme une lame…
Le douloureux passé se lève dans mon âme,
Et des fantômes chers marchent autour de toi.
L’hiver était meilleur, il me semble ; pourquoi
Faut-il que le printemps incessamment renaisse ?
Comme elle sera simple et brève, la jeunesse !…
Tout l’amour que l’on veut ne tient pas dans les mains ;
Il en reste toujours aux choses du chemin.
Viens, rentrons dans le calme obscur des chambres douces ;
Tu vois comme l’été durement nous repousse ;
Là-bas nous trouverons un peu de paix tous deux.
— Mais l’odeur de l’été reste dans tes cheveux
Et la langueur du jour en mon âme persiste :
Où pourrions-nous aller pour nous sentir moins tristes ?…
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soir d’été