Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/102

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Je pense à toutes qui étaient libres, orgueilleuses, qui marchaient sur les routes ou dans un petit jardin.

Un homme vient qui les respecte, et puis qui les aime et les désire.

Elles étaient libres.

Il y en avait de hautaines qui disaient :

— Moi, je n’ai jamais rien demandé à personne.

Un homme est là qui a sa bouche toute collée contre leur oreille ; il les interroge :

— N’est-ce pas, vous voulez bien que je vous aime, que je m’étende près de vous, que je me penche sur votre cœur ?…

Et elles disent : « oui », doucement, mais c’est plus fort qu’elles, elles disent « oui »…