Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/104

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accablement, cette lente et calme folie. Je m’approche de la sœur Jean, vieille, usée, sourde ; mais avant d’entrer ici elle a été mariée dans le monde, il y a de cela plus de quarante ans ; nous la méprisions un peu parce que nous la sentions différente. Je ne puis m’approcher que de la sœur Jean.

Ô ma sœur Catherine, intacte, solitaire comme un vase fermé, comme le calice, lorsque le prêtre l’a recouvert de soie blanche et d’or, je ne suis plus digne de marcher auprès de votre cœur, de m’approcher de vos mains que j’ai méprisées, qui m’ont humiliée pour vous, lorsqu’elles versaient, par amour, le sang de vos veines adorables, pures…