Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/117

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cri, vous ne le jetez pas, vous l’aspirez et il vous perce les poumons et le cœur.

Votre corps, ô sainte, vous est léger, il ne se tient pas lui-même, l’invisible force de votre ami céleste vous porte, et vous, reine enflammée, vous ne craignez plus de le fatiguer, vous glissez et vous entrez dans ses bras.

Ah ! vous le sentez bien, vous êtes légère et soulevée et il semble que tout le poids de la vie descende dans votre pied qui pend, si abandonné, si confiant en Dieu, si lourd et véritable, et plus que votre âme pareil à votre âme…

Je vous vois, je m’approche tout près de cette image et je vous vois : il n’y a plus rien en vous où la satisfaction n’habite et adhère.