Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/200

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et calme, un peu sombre ; une bougie brûlait. Je me suis levée de la chaise où j’étais assise mais Julien m’a ramenée vers cette chaise et s’étant mis à genoux près de moi il s’est appuyé sur moi.

Je le regardais. Il était pâle et froid et il avait cette faiblesse, émouvante, qui semble être son autre courage.

Et moi je pensais : « Je tiens dans mes bras ma passion et mon sacrifice. » Nous sommes restés longtemps ainsi et je sentais que je n’aurais jamais la force, jamais la force de lui dire : « Nous nous voyons pour la dernière fois. »

J’étais accablée, j’espérais mourir, et en même temps je me sentais inerte et dure.

Julien parlait sur mon épaule, j’enten-