Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/213

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pauvre et blessante, la sympathie de mes sœurs misérable.

Vous m’avez tant donné, dans des moments de douceur sans limite, que l’attention moindre de toutes les autres âmes ne peut plus que m’offenser. La pureté, l’amitié infinie, c’est nous qui les avons goûtées, dans les instants où, sans secret, sans défiance, nous fûmes vraiment des âmes mêlées, des regards pareils.

Que les amies parfaites aient entre elles besoin de précautions et d’égards, que les frères et les parents se respectent et craignent de s’offenser, mais nous, quels soins eussions-nous pu prendre d’une âme qui nous était commune ?

Je me souviens que vous sembliez oppressé la nuit où vous m’avez quittée.