Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/32

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Quel parfum entre ici par ma fenêtre ouverte ? Ah ! c’est l’odeur du magnolia qui fleurit dans le jardin.

Le crépuscule, violet et doux, descend comme une pluie d’anémones renversées.

Il est six heures et demie, il y a dans l’air quelque chose d’immobile ; il semble que ce soit une heure qui s’arrête de marcher. La lune commence à luire et elle a autour d’elle deux étoiles.

Une allée du jardin paraît rose ; un peu de vent passe, agite un petit arbre brun qui est sous ma fenêtre et qui se met à remuer toutes ses légères feuilles couleur de tabac.