Page:Noailles - Le Visage émerveillé, 1904.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Allez-vous-en, allez-vous-en, c’est mal que vous soyez là…

Il m’a dit :

— Ce n’est pas mal, je vous jure que ce n’est pas mal.

Je le crois.

J’ai dit :

— Vous ne me direz rien, j’ai si peur.

Il a dit :

— N’ayez pas peur.

J’ai une très grande confiance en lui. Il était beau sur les cailloux du jardin, dans la nuit toute claire. Lui, le petit mur, le camélia qui monte contre ma fenêtre étaient argentés par la lune.

Je suis restée longtemps ; je me suis penchée à un moment pour mieux l’entendre ; il m’a dit avec terreur :