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LA BEAUTÉ DU PRINTEMPS


Je te dédie alors ma cinquième année,
Le temps où mes chapeaux ombrageaient mes genoux,
Où mon front était haut comme les lilas doux,
Où mes jeux s’endormaient sur ton herbe fanée,
Où mon cœur infini battait à petits coups.

Le temps où pressentant ce que serait ma vie,
J’honorais ma tristesse et ma frêle beauté,
Et, les deux bras croisés sur ma robe d’été,
J’écoutais, effrayée, amoureuse et ravie,
Le bruit que fait l’immense et vague Volupté…