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L’AURORE


C’est pour vous que j’écris, c’est pour vous que je rêve,
Rien ne m’est suffisant qui n’est pas votre égal,
Je ne veux rien que toi ; que ma course s’achève
Enchaînée à ton char, Apollon matinal !

Que j’abandonne tout, que je quitte la terre,
Que je ne sache plus où je vais, d’où je vins,
Et que mon cœur qui fut royal et solitaire
Soit un des sabots d’or de tes chevaux divins…