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INCENDIE DE L’ÉTÉ


Avoir trop chaud, être sans forces,
Respirer sous l’azur, qui fond
La gomme ronde des écorces,
Et le miel au col du frelon !

Refléter, prendre dans sa bouche
L’air piqué par un bec d’oiseau,
Entendre s’irriter la mouche
Sur les vents courbés en arceau.

S’approcher d’un géant feuillage
Qui semble tissé de fraîcheur,
D’eau verte, de vent qui voyage,
Tant il fait d’ombre sur le cœur !

Regarder les cailloux qui dorment
D’où s’élève, soleil d’argent,
La buée arrondie, énorme,
Haleine de l’été songeant,