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JARDIN PERSAN

Quand déjà les rosiers de mes jardins de France
Nous torturent de vague et de tendre espérance,
Quand déjà leur parfum est sur nous si puissant
Qu’on sent les os se fondre et se mêler au sang,
Quand le jaune jasmin enguirlandant la porte
Se coule dans ma bouche et dans mon cœur descend
Jusqu’à ce que je sois brûlante et demi-morte
À force de plaisir, de soupirs et d’encens,
Se pourrait-il vraiment que notre corps supporte
La beauté d’un jardin dans l’empire persan ?