Paysages rampants sous un azur trop vide !
Des enfants danseraient, les pieds dans l’eau limpide,
En faisant osciller, sur leur bouche qui rit,
L’ombrelle écarquillée, astre en papier fleuri…
Ô nuit d’été, flottant dans les maisons ouvertes !
Parfums aigus, tendus au bout des branches vertes,
Que de corps allongés, que de corps caressés
Sur les tapis de joncs et de bambous tressés,
Tandis que de la basse et nocturne colline
Descend le chant d’une aigre et mince mandoline…
– Mais saurais-je goûter ces repos, cette paix,
Ces jardins, ces ruisseaux, ces bosquets, ces bouquets,
Moifdont le cœur est plein des batailles troyennes
Moi qui tenais les mains du monde dans les miennes,
Et qui parfois, pareille aux naufragés ardents
Qui meurent en serrant les vagues dans leurs dents,
Buvais les flots sacrés des musiques d’orage,
Avec des bonds de joie et des sanglots de rage…