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C’EST VRAI, JE ME SUIS BEAUCOUP PLAINTE…


Et qu’aucun clocher dans le monde
Ne soit si haut, ne soit si fort,
Ni si fêlé de lourdes ondes
Que ce cœur meurtri d’échos d’or…

— Ah ! goûter tout ce qui tourmente !
L’été gonflé de lis ouverts,
Et la fraîche odeur astringente
Qui monte, au matin, des prés verts !

Aimer les trompettes, les flûtes,
Être prêt à s’évanouir
Quand le son qui se répercute
Bosselle l’âme de plaisir.

— Ma vie, ô vie ample et facile,
Me pardonnerez-vous cela :
Je ne veux pas être tranquille,
Je vous mènerai, mon cœur las,

Dans toutes les grottes de larmes,
Dans des jardins chauds et glacés,
Et sur des routes de vacarme
Où vos deux pieds seront percés.

Je vous mènerai, chère vie,
Dans de si torrides étés
Que vous crierez, inassouvie,
Et les regards épouvantés.