Page:Noailles - Les climats, 1924.djvu/104

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 94 —

Ces soleils oscillant comme un vaisseau qui sort
De la rade, chargé de baumes et de vivres,
Flotteront-ils au toit d’un couvent florentin,
Sur les verts bananiers des Îles Canaries,
Dans un vallon d’Espagne, où jamais ne s’éteint
L’écarlate lampion des grenades mûries,
Tandis que nous entrons dans l’hiver obsédant,
Dans l’étroite saison, où, seule, la musique
Fait un espace immense, et semble un confident
Qui, saturé des pleurs de nos soirs nostalgiques,

Les porte jusqu’aux cieux, avec un cri strident !