Aller au contenu

Page:Noailles - Les climats, 1924.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

  LA NUIT FLOTTE…



La nuit flotte, amollie, austère, taciturne,
Impérieuse ; elle est funèbre comme une urne
Qui se clôt sur un vague et sensible trésor.
Un oiseau, intrigué, dans un arbre qui dort,
Paraît interroger l’ombre vertigineuse.
La lune au sec éclat semble une île pierreuse ;
Cythère aride et froide où tout désir est mort.

Une vague rumeur émane du silence.
Un train passe au lointain, et son essoufflement
Semble la palpitante et paisible cadence
Du coteau qui respire et songe doucement…
Impérieuse ; elle est funèbre comme une urne