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Par vos langueurs à la dérive,
Par votre tiède oisiveté,
Vous attirez l’âme plaintive
Dans les abîmes de l’été…
Ô soir naïf de la Zélande,
Qui, timide, ingénu, riant,
Semblez raconter la légende
Des pourpres étés d’Orient !
Soir romain, aride malaise,
Et ce cri d’un oiseau perdu
Au-dessus du palais Farnèse,
Dans le ciel si sec, si tendu !
Soir bleu de Palerme embaumée,
Où les parfums épais, fumants,
S’ajoutent à la nuit pamée
Comme un plus fougueux élément.
Sur la vague tyrrhénienne,
Dans une vapeur indigo,
Un voilier fend l’onde païenne
Et dit : « Je suis la nef Argo ! »
Par des ruisseaux couleur de jade,
Dans des senteurs de mimosa,
La fontaine arabe s’évade,
Au palais roux de la Ziza.