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Page:Noailles - Les climats, 1924.djvu/31

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Son immense fardeau de plat et chaud métal.
Un mur qu’on démolit vibre au contact des pioches ;
Une voiture flâne au pas d’un lent cheval,
Tandis que, sous l’ombrelle ouverte sur le siège,
Un cocher sarrasin mange des citrons mous.
La chaleur duveteuse est faible comme un liège ;
Sa molle destiné a d’argentins remous.
Je suis là : je regarde et respire ; que fais-je ?
Puisque cet horizon que mon regard contient
Et que je sens en moi plus aigu qu’une lame,
Mon esprit ne peut plus l’enfoncer dans le tien…

Je dédaigne l’espace en dehors de ton âme…