Page:Noailles - Passions et vanités, 1926.djvu/45

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


L’AUTOMNE EN SAVOIE



Les jours ont passé, se heurtant, se dévorant ; le temps s’est frayé un chemin à travers nos surprises, nos révoltes et nos résignations ; plusieurs fois l’aspect du monde est mort pour nous, détruit en même temps que ces parties de l’âme auxquelles il était attaché et qui, sevrées de leurs illusions, ont péri d’une manière soudaine ou lente. Des deux côtés de nos pas s’entassent les ruines humaines. Après tant d’expériences, que reste-t-il d’intact ? La nature éternelle et la pureté du silence.

J’écris ces lignes dans le même jardin où s’éveillait ma curiosité du monde. C’est la